Chantier participatif : comment ça marche ? 

Chantier participatif

Un chantier participatif, également appelé chantier solidaire ou collaboratif, est un évènement durant lequel des particuliers se retrouvent entre eux pour travailler en groupe, bénévolement. Généralement, ils sont réalisés avec des techniques et des matériaux écologiques (enduit à la chaux, isolation en paille, du montage en ossature bois, de la pose d’un bardage extérieur bois…). Ces chantiers concernent l’habitat, les gros œuvres, parfois même les aménagements extérieurs, dans le but de construire et de rénover. Il s’agit en général d’une activité organisée dans un cadre privé, sans but lucratif. Un tel chantier implique un organisateur, des participants et occasionnellement un accompagnateur professionnel. Certaines plateformes sont mises à disposition pour pouvoir s’inscrire à de tels chantiers en France, et même dans le monde entier.

Les origines du chantier participatif

À l’origine, le chantier participatif était une pratique d’entraide répandue dans les campagnes, appelée aussi corvées. Terme employé auparavant pour désigner l’entraide entre voisins à la campagne, l’échange de services sans contrepartie monétaire.

Reprise par le mouvement coopératif Castor, la notion de “participation”, naît après la Seconde Guerre mondiale en France. Après les ravages causés par la Guerre mondiale, la France se retrouve dans une pénurie de logements (près de 452 000 immeubles détruits). Des milliers de Français de professions différentes se regroupent pour construire non pas leurs maisons, mais tous ensembles des quartiers entiers, sur les heures de loisirs.

Le mouvement coopératif, les Castors, à Décines dans les années 50.

Les grands types de chantier participatif

Il existe deux types de chantiers participatifs, le chantier participatif ponctuel et ouvert.

Le chantier participatif ponctuel

Défini dans un temps bien précis (par exemple d’une journée à 15 jours) pour avancer sur un aspect bien défini d’un projet (cloisons intérieures, pose de bottes de paille…). Il va alors constituer une étape d’un projet distinct, l’occasion d’accueillir plusieurs bénévoles pour quelques jours

Le chantier participatif ouvert

Accueille les bénévoles en fonction, non seulement des demandes, mais aussi selon l’état d’avancement du chantier. Les bénévoles seront là, dans ce cas, sans aucune obligation d’accueil. Ce sont des chantiers qui reçoivent juste 2 à 3 personnes en même temps. 

Quels sont les avantages du chantier participatif ? 

Ces chantiers d’autoconstruction ou de rénovation écologique connaissent, depuis ces dernières années, un engouement. En effet, tout le monde se met à l’écologie et construire et/ou rénover une maison permet, en échange d’une participation bénévole, d’acquérir des connaissances dans les différentes méthodes de construction.

Entre cohésion sociale, écologie et économie

Construire ensemble, favorise la cohésion sociale, ce travail d’équipe permet d’apprendre à écouter les autres et de s’adapter à tous. Un concept simple, réaliser un projet à plusieurs autours de valeurs communes qui répondent à des enjeux environnementaux, économiques et sociaux. Permettant ainsi d’amener et de former des personnes, parfois éloignées des métiers de la construction, au centre d’une vie plus collective et créative. Ces travaux de rénovation réalisés par le biais de techniques et de matériaux naturels et de réemploi (ossature bois, paille et en terre crue …) vont davantage sensibiliser les participants à la récupération et au type de matériel utilisé lors de ses travaux.

Cela permet donc, de faire des économies, mais aussi d’établir une relation humaine et d’obtenir le soutien du groupe face aux éventuelles difficultés rencontrées.

Transmission de savoir faire 

En effet, dans les chantiers participatifs, on retrouve une certaine transmission de savoir faire des différentes méthodes de construction. Celles-ci seront susceptibles de se perdre avec l’arrivée des nouvelles générations. Reconquérir les nouvelles générations, afin qu’elles comprennent l’investissement qui conditionne le Monde de demain.

Apprendre en touchant la matière, se réapproprier l’espace en utilisant un sens qu’on n’a pas l’habitude d’utiliser. Ainsi réhabiliter le travail artisanal (travail manuel, créativité…).

Application d’un enduit terre-paille

Comment participer à un chantier participatif ? 

Tout le monde peut participer à des chantiers participatifs. Il existe plusieurs sites et plateformes qui recensent l’ensemble des chantiers participatifs en France, même dans le monde. Dans certaines annonces, il y a un nombre maximum de bénévoles autorisés.

Les sites pour trouver un chantier participatif

Le site de TWIZA réunit à ce jour 229 chantiers participatifs en France et en Belgique. De même sur le site de l’association Oikos. Pour vivre cette expérience à l’étranger, le site Voluntouring.org propose des chantiers partout dans le Monde.

Les collectifs

Plusieurs collectifs de designers proposent aussi des chantiers participatifs de 2 à 3 jours ouverts pour tous. Ce sera souvent pour des petits chantiers, on peut même parler d’ateliers. Ceux-ci auront généralement lieu en ville, pour de l’aménagement urbain (création de siège en bois, abris bus, jardin collectif…). 

Les ateliers participatifs

Certains collectifs interviennent dans des écoles, ou en ville, pour proposer des petits ateliers de quelques jours. Ces ateliers peuvent être réalisés dans le but de sensibiliser les habitants d’une ville à concevoir leurs espaces de vie, mais aussi de sensibiliser à l’environnement qui les entoure. Un exemple d’atelier de co-conception proposé par le collectif “Fais la ville” à Ermont. À travers une méthodologie participative de projet pour trouver des solutions concrètes d’aménagement et d’usage avec les habitants. Le collectif anime des temps d’ateliers de co-conception et de test de plusieurs scénarios d’aménagement concrets et durable, afin d’améliorer le quotidien des habitants en période estivale.

Quelles sont les limites du chantier collaboratif ? 

Même si le chantier participatif présente une multitude de qualités, chaque solution à ses limites

Gestion de groupe

Tout d’abord, l’organisation et la gestion de groupe, parfois hétérogène, est difficile, car les compétences varient. 

C’est à l’organisateur du chantier d’être bon pédagogue pour pouvoir intégrer chacun et prendre conscience des différences de capacité. Son rôle est aussi très important, il doit aussi garder un œil très attentif. Garant de la cohésion du groupe, de l’intégration de chacun en fonction de ses aptitudes. 

Sécurité

Des risques quant à la sécurité, cette autogestion parfois non contrôlée par des normes pose la question des assurances. Il serait intéressant que les pouvoirs publics s’emparent de cette question. Actuellement, TWIZA propose une solution d’assurance individuelle accident, indemnisant les adhérents en cas de dommages corporels. 

Temps

La question du temps, être volontaire dans un chantier participatif nécessite du temps libre. Et donc, d’utiliser ses temps de repos et de loisirs pour sa contribution volontaire. 

Taille des chantiers 

En vient aussi à se demander si ces projets peuvent être pensé à grande échelle, à l’échelle du territoire… Ce n’est pas encore le cas aujourd’hui et cela demanderait une tout autre organisation de travail.

Chantier participatif en terre Amacó – Pierre-Yves Brunaud ©

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