Le bilan carbone des travaux de peinture

Graphique - bilan carbone en kg - monsieur peinture

Chez Monsieur Peinture, entreprise de peinture et de rénovation, les changements climatiques nous inquiètent. Or le secteur du Bâtiment est un gros émetteur de carbone, notamment à cause de la production de tous les matériaux. Du coup, nous avons cherché à évaluer l’impact carbone de notre activité. Pour cela, nous avons estimé le bilan carbone (en kg eq. CO2*) d’un chantier de peinture standard, réalisé par nos artisans. En réalisant cette analyse, nous avions deux objectifs. D’abord, identifier les choses à améliorer pour faire de nos chantiers des exemples de chantiers responsables. Ensuite, comparer et relativiser l’impact de notre activité avec d’autres achats ou services du quotidien.

(* kg équivalent CO2, l’unité de mesure créée par le GIEC)

Quel est l’impact carbone des travaux de peinture ?

Prenons un chantier dit “standard” chez Monsieur Peinture. C’est-à-dire trois pièces à repeindre dans un appartement, situé en Île-de-France. Considérons que l’ensemble des 3 pièces représente 35 m² au sol, et 140 m² à peindre. En général, ce type de chantier prend moins de cinq jours, avec un peintre et un chef de chantier.

Un chantier de peinture nécessite, en plus des artisans, de la peinture et quelques outils. C’est une activité essentiellement humaine et manuelle. Ainsi, les coûts de main-d’œuvre représentent plus de 80% du coût global du chantier.

Comment avons-nous calculé le bilan carbone d’un chantier de peinture ?

Pour faire notre calcul, nous avons pris en compte le bilan carbone des travaux de peinture par m² peint, en nous référant aux données de l’INIES. L’INIES est une base nationale qui recense les données environnementales et sanitaires pour le secteur du bâtiment. Cette base de données met à disposition les déclarations environnementales et sanitaires des produits, équipements et services, et notamment celles liées à la peinture.

Pour calculer les performances environnementales d’un chantier de peinture, l’INIES prend en compte chaque étape du cycle de vie de la peinture : de l’étape de production de la peinture jusqu’à sa fin de vie, en passant par sa mise en œuvre. En parallèle, nous avons considéré les autres éléments relatifs aux travaux ayant un impact sur le bilan carbone d’un chantier de peinture. 

Le bilan carbone de la production de la peinture

Sur l’ensemble du cycle de vie de la peinture, l’étape de production de la peinture est, de loin, l’étape à l’empreinte carbone la plus lourde. En effet, les émissions de CO2 liées à la production représentent 91% des émissions du total du cycle de vie. La production de la peinture correspond à l’extraction des matières premières, leur transport vers le lieu de transformation et la fabrication de la peinture. 

La mise en œuvre, la vie, et la fin de vie du produit

Les émissions de CO2 liées à l’étape de mise en œuvre de la peinture prennent en compte le transport du peintre et du chef de chantier ainsi que l’installation de la peinture. En général, les peintres se déplacent en transport en commun, dont le bilan carbone est négligeable. Le chef de chantier, lui, effectue environ 5 km de voiture par jour. Au total, les émissions liées aux travaux de peinture en eux-mêmes représentent 6,5% des émissions générées par l’ensemble du cycle de vie

En ce qui concerne les émissions de CO2 liées aux étapes de vie en œuvre, elles sont considérées par l’INIES comme négligeables au vu de l’ensemble du cycle de vie.

Ensuite, la fin de vie du produit correspond à l’élimination du produit avec le support. Le bilan carbone de la fin de vie de la peinture représente approximativement 2,5% du total du bilan carbone total de la peinture.

En comparaison avec ces principaux postes d’émissions de CO2, nous avons considéré que certaines postes relatifs aux travaux étaient négligeables, notamment :

  • L’électricité utilisée lors du chantier (électricité, eau…). En effet, un chantier de peinture est très manuel, donc il n’y a pas de consommation particulière d’énergie. Celle-ci sera même inférieure à la consommation de l’appartement habité. En effet, les peintres travaillent de jour (en général de 8h à 17h), et n’utilisent pas de gros appareils. Les seuls appareils électriques utilisés sont l’aspirateur et éventuellement une ponceuse électrique, mais leur consommation est largement inférieure à celle d’une machine à laver par exemple.
  • Les outils et fournitures tels que : les pinceaux, les rouleaux, les bâches de protection, puisqu’ils sont tous réutilisables.

Quel est le bilan carbone final d’un chantier de peinture  ?

Un tel chantier de peinture représente une surface de 140 m² en tout. Chez Monsieur Peinture, nous utilisons des peintures professionnelles acryliques (surtout composées d’eau, de pigments ainsi que quelques solvants et additifs), toutes fabriquées en France ! Grâce à un rapport de l’INIES, nous avons estimé que pour 1m² peint, les émissions de CO2 induites par la totalité du cycle de vie du produit représentaient environ 1,30 kg eq. CO2.

Le total s’élève donc à environ 182 kg eq. CO2 pour un chantier standard d’une semaine avec une surface de 140 m² à peindre.

Comparatif du bilan carbone des travaux avec d’autres services du quotidien

Pour relativiser l’impact de notre activité, nous avons cherché à comparer ces chiffres avec d’autres activités. En reprenant les chiffres d’autres études, on réalise qu’un chantier de peinture peut s’avérer moins polluant que d’autres achats et services du quotidien ! Par ailleurs, si un chantier de peinture coûte plus cher qu’une télévision ou qu’un frigidaire, son bilan carbone est plus faible. En plus, payer des travaux de peinture revient à payer 80% de main d’œuvre, donc surtout des salaires !

En effet, un vol aller/retour entre Paris et New York (plus de 11 600 km au total) est estimé à une tonne de CO2 par passager, d’après une analyse du journal Le Monde.

Autre exemple, une télévision 30-40 pouces génère environ 374 kg eq. CO2 selon l’ADEME.

Le bilan carbone d’un frigidaire, lui, s’élève à 343 kg eq. CO2, selon les données de l’ADEME. Soit presque le double d’un chantier de peinture.

Bref, vous l’aurez compris, l’achat d’un simple téléviseur ou d’un frigidaire implique un bilan carbone bien plus élevé que des travaux de peinture. De plus, avec la peinture, pas d’obsolescence programmée ! Une belle peinture bien appliquée, cela peut durer toute une vie. 

Par ailleurs, le poids de la peinture est limité comparé aux autres matériaux et éléments d’une rénovation. Ainsi, le bilan carbone des revêtements de sol est bien supérieur. 

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