Dans l’atelier de l’artiste Suriani

Suriani

Découvrez l’interview de l’artiste Suriani

Suriani, artiste brésilien qui partage son temps entre la France et le Brésil où il appose ses éphémères collages dans les rues, a ouvert les portes de son atelier à Monsieur Peinture. Ses collages interrogent l’espace urbain et soulignent la diversité culturelle des villes modernes à travers des portraits surprenants.

Quand as-tu commencé à faire du WallArt ?

J’ai commencé en 2002 lorsque j’étais encore étudiant en fac d’architecture à Sao Paulo. En tant qu’étudiant-chercheur, je m’intéressais à l’art public à travers les monuments et les sculptures contemporaines. A ce moment, il y avait un boom du graffiti à Sao Paulo avec des artistes comme Os Gêmeos et Nunca. Cette scène a progressivement pris une ampleur énorme. J’avais l’œil sur ce qui se passait dans les rues et ça m’a donné envie de m’y mettre.

Comment réalises-tu tes œuvres ?

Je fais du collage de papier grand format sur les murs. Ce sont uniquement des œuvres uniques et toutes sont peintes à la main et au pinceau avec de la peinture acrylique avant d’être découpées et collées sur les murs. Je n’utilise la bombe que pour des fresques grand format..

Tu as deux types de personnages de prédilection, peux-tu nous expliquer ce qu’ils évoquent ?

Le plus ancien des deux univers est l’univers des animaux fantastiques, des êtres hybrides hommes animaux, pour lesquels je m’inspire des mythologies européennes, asiatiques et des cultures chamaniques du Brésil et d’Amérique Latine. A travers cette apparence hybride, ces œuvres parlent beaucoup de la nature humaine. C’est une façon de représenter l’homme ou d’exprimer des sentiments humains sans faire référence à un type ethnique précis par exemple.
En parallèle, depuis quatre ans, je fais des portraits de drag-queens. C’est une réponse aux mouvements conservateurs qui se sont manifestés dans différents pays, notamment en France, contre l’égalité de droit pour les couples homosexuels. C’est un débat auquel j’ai voulu participer avec mon art.

Ce second thème trouve-t-il une réceptivité différente en France qu’au Brésil ?

Au Brésil, l’accueil est très chaleureux. Ça rejoint l’esprit festif et l’esprit du carnaval, et j’ai de très bons échos, ainsi qu’aux Etats-Unis. C’est peut-être lié à une forme d’expression du corps plus visible, plus explicite, plus visuelle et à un rapport différent au corps et aux couleurs.

Quel est le genre de mur devant lequel tu t’arrêtes pour réaliser tes collages ?

Parfois je repère un mur qui me plaît et je réfléchis à une œuvre pour l’habiller. Mais à force de travailler dans la rue, je commence à connaître les spots et donc je sais d’emblée sur quel mur je vais coller une œuvre quand je la réalise. Le mur idéal est un vieux mur, abandonné, avec les traces du temps. Le dessin restera plus longtemps et les tâches, les fissures, les affiches, les tags le rendent plus intéressant visuellement et constituent des éléments avec lesquels j’essaye de dialoguer.

Le caractère éphémère de tes œuvres de rue est-il une source de frustration ? 

Quand on décide de faire du street-art, ça fait partie du jeu. C’est frustrant quand une œuvre disparaît le lendemain. Mais c’est justement le caractère éphémère qui me pousse à peindre vite, car j’ai un certain détachement par rapport à l’œuvre. Ça participe en fait du processus créatif. Mon grand plaisir, c’est de peindre et de coller dans la rue. Une fois que c’est fait, je m’en détache. Et puis, mes œuvres ne disparaissent pas complètement car j’essaye de toutes les photographier pour en garder une trace. De plus, mon travail sur toile me permet de faire des réalisations plus “durables”.

Repasses-tu voir comment tes œuvres ont évolué ?

Oui tout à fait, et les réseaux sociaux permettent de suivre une œuvre dans le temps. Les gens passent, prennent une photo et la postent sur les réseaux sociaux alors de temps en temps, j’ai des nouvelles de mes collages et je vois leur disparition graduelle.

Les photos des œuvres de Suriani en grand format

Tigre - photo Suriani
Tigre – photo Suriani

Oiseaux - photo Monsieur Peinture
Oiseaux – photo Monsieur Peinture

Drag-queen - photo Suriani
Drag-queen – photo Suriani

Drag-queen (canvas) - photo Suriani
Drag-queen (canvas) – photo Suriani

Chat - photo Suriani
Chat – photo Suriani

Un projet de travaux ? Obtenez une estimation en ligne.

Un projet artistique ou décoratif ? Découvrez Peint À La Main, notre équipe dédiée à la réalisation de fresques.

En savoir plus sur la fresque murale :

 

Nos articles sur le même thème