Comment décarboner le logement en France ?

Rénovation énergétique : quelles aides financières

Comment atteindre un million de logements rénovés par an ? Comment accélérer la rénovation énergétique des logements ? En France, il y a 36 millions de logements dont 8 millions de logements vacants et secondaires. Ils émettent 12 % des émissions nationales de GES. Face au changement climatique, le bâtiment résidentiel fait face à un triple enjeu : réduire ses émissions, sortir de sa dépendance aux énergies fossiles et s’adapter aux événements climatiques à venir. Pour cela, il y a quatre leviers à actionner simultanément, permettant de décarboner progressivement le secteur du logement. Voici notre résumé du rapport PTEF (Plan de Transformation de l’Économie Française), écrit par les experts du Shift Project

Faire preuve de sobriété dans les constructions neuves

En France, 400 000 nouveaux logements sont construits chaque année. Cela pose deux grands problèmes. Tout d’abord, la construction représente la majorité des émissions de GES, bien plus que la rénovation. En effet, pour construire, il faut du béton et de l’acier, dont la fabrication émet de grandes quantités de CO₂. Ensuite, la construction de logements représente plus de la moitié de l’artification des sols. Cela dégrade la biodiversité et les puits naturels de CO₂.

Pourtant, pour décarboner la construction de logement, des solutions existent.

  • Rénover plutôt que construire. Il existe 3 millions de logements vacants en France. Il est donc souvent possible de construire moins.
  • Privilégier les logements collectifs. La maison individuelle est malheureusement peu compatible avec une construction sobre, puisqu’elle nécessite beaucoup plus de matériaux qu’un appartement.
  • Construire mieux. Quand la construction est inévitable, privilégions les modes de construction bas-carbone. Par exemple en privilégiant le bois et les autres matériaux biosourcés. C’est l’objet de la réglementation RE2020 qui encadre les émissions de CO₂ des logements neufs.

Illustration The Shift Project

Massifier la rénovation énergétique globale et performante

La rénovation énergétique des bâtiments est une priorité nationale. Pour cela, l’état a instauré des aides financières. En 2022, celles-ci devraient représenter environ 5 milliards d’euros, simplement pour la rénovation énergétique.

Avant tout, il s’agit de mieux isoler les bâtiments, notamment les passoires thermiques. Cela permet de réduire la dépense énergétique pour le chauffage et la climatisation. Toutefois, l’isolation thermique d’un bâtiment n’est pas une chose évidente. Pour une isolation efficace et qui génère de vraies économies, il faut traiter l’ensemble du bâtiment. Ainsi, isoler juste les combles ou changer juste de fenêtre sans toucher aux murs n’a qu’un impact limité. Pour que cela soit fait dans les règles de l’art, la première étape est de réaliser un audit énergétique.

Ensuite, la rénovation classique a également un impact. En effet, certains matériaux de rénovation ont un impact carbone significatif. Attention donc à privilégier les matériaux biosourcés.

Décarboner les modes de chauffage 

Pour l’isolation, le second levier de la rénovation énergétique est le chauffage. L’objectif, c’est de remplacer les modes de chauffage consommant des énergies fossiles (fioul et gas notamment) et les remplacer par des sources d’énergie bas-carbone. 

L’idéal, c’est l’installation d’une pompe à chaleur. Toutefois, ce n’est pas toujours possible, notamment dans les logements collectifs. Dans ce cas là, le chauffage électrique, avec des radiateurs performants, est une bonne solution pour se passer du gaz ou du fioul.

Mobiliser le bâtiment comme puits de carbone 

Enfin, le quatrième levier consiste à mobiliser les bâtiment comme puits de carbone. Pour rappel, un arbre ou une plante qui pousse consomme et élimine le carbone présent dans l’air.

Ainsi, végétaliser un bâtiment permet d’en faire un puit de carbone.

Cela passe par la plantation sur et autour du bâtiment, mais aussi par l’utilisation de matériaux biosourcés pour la construction et rénovation. Par exemple, on peut utiliser du bois plutôt que du béton ou du ciment pour de nombreux usages. Cela coûte plus cher à l’achat, mais c’est plus durable.

Quels bénéfices à l’horizon 2050 ?

Au-delà de la réduction des émissions de GES, décarboner le logement permettra de vivre mieux. Ainsi, si ces leviers sont bien appliqués, les Français profiteront de nombreux effets bénéfiques à l’horizon 2050. Les Français seront plus heureux et en meilleure santé.

Tout d’abord, avec la fin des passoires thermiques, le confort et la santé des Français s’améliorera. On aura moins chaud en été, malgré les canicules, et moins froid en hiver.

Ensuite, notre indépendance totale vis-à-vis des énergies fossiles nous permettra de vivre en sécurité et d’éviter de nombreux conflits.

De plus, on assistera à la renaissance des territoires ruraux. Les petites et moyennes villes retrouveront du dynamisme, contrairement aux grandes villes.

Enfin, décarboner le secteur du logement créera un grand nombre d’emplois qualifiés. En effet, ma montée en puissance de la rénovation énergétique va compenser la baisse de main d’œuvre dans la construction neuve. De plus, les compétences seront renforcées et diversifiées. Un réseau de PME plus dense maillera le territoire. 

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